Ce qui se cache derrière la commodité puissante des opérations bancaires en ligne et sur mobile

Publié le 04/05/2016 à 21:33:55 par Jean Libercier - Mise à jour de l'article le 04/05/2016

Ce qui se cache derrière la commodité puissante des opérations bancaires en ligne et sur mobile

Quand on est plongé au quotidien dans le monde de l’informatique gros systèmes (appelée également « mainframe »), on en oublie souvent que les gens qui ne font pas partie de ce monde ne peuvent pas toujours comprendre quelques vérités que l’on trouve tellement évidentes à nos yeux. Même avec des collègues informaticiens, tournés vers les nouvelles technologies d’aujourd’hui, je peux être surpris de leur réaction quand je leur dis que les ordinateurs mainframes sont parfaits pour supporter des applications mobiles. Et pourtant c’est bel et bien une réalité.

Objets connectés
Montre connectée
À première vue, il est facile de voir pourquoi cela pourrait être quelque peu incongru. Les mainframes correspondent à une technologie vieille de plus de cinquante ans et à l’époque de leur création les petits appareils portables étaient de la science-fiction. Lorsque les ordinateurs portables, les smartphones et les tablettes (et plus récemment les objets connectés) sont arrivés sur la scène, ils étaient vraiment révolutionnaires parce qu’ils remplissaient la promesse de longue date d’une informatique vraiment portable. Alors, quel rôle pourrait bien jouer les gros monstres d’acier dans un monde où les appareils sont de plus en plus petits ?

L’évolution de l’informatique dans le secteur bancaire


La réponse est que tout repose sur les mainframes. En effet, les appareils mobiles sont invités à faire beaucoup plus de choses que ce qu’on imaginait quand ils ont été conçus. Un bon exemple se trouve dans le secteur bancaire. Au début, quand les institutions financières ont commencé à automatiser leurs systèmes en utilisant le mainframe, les systèmes ont été conçus pour être utilisés par le personnel de la banque. Les premiers terminaux étaient utilisés pour accéder aux comptes des clients dans les agences, pour traiter le back-office, la comptabilité et l’énorme quantité de transactions que les banques génèrent chaque jour. Ces systèmes n’ont jamais été destinés à être directement accessibles par les titulaires de comptes.

Guichet automatique de banque
Ensuite, les guichets automatiques ont fait leur apparition dans les années 1980. Pour la première fois les clients pouvaient accéder directement à l’information sans avoir à interagir avec le personnel de la banque. Il était possible d’interroger son compte depuis un distributeur de billets. Une décennie plus tard, la banque en ligne a permis aux gens de gérer des transactions complexes sans aucune intervention humaine.

Toutes ces évolutions reposent sur le mainframe


Vous vous demandez bien ce que cela a à voir avec le mainframe… En fait, tous les systèmes sous-jacents qui soutiennent les services bancaires mobiles sont alimentés par des ordinateurs mainframes. Une simple interrogation de son compte envoie une requête à l’ordinateur central qui possède une puissance de calcul démesurée. La requête va chercher les données dans une base centralisée. Les données sont retournées à l’appareil en réponse à sa requête.

Actuellement, on demande à l’ordinateur central de faire beaucoup plus que ce qu’il a été initialement prévu. Cela nécessite beaucoup plus d’intégrations des anciennes applications. Il est également nécessaire de développer de nouvelles fonctionnalités qui s’ajoutent à l’infrastructure existante sans générer aucune perturbation ou défaillance du système. Et si cela ressemble un peu à un rêve, sachez que presque toutes les banques du monde ont réussi à accomplir cette prouesse ! Elles ne remplacent pas leurs mainframes, elles ajoutent de nouvelles fonctionnalités pour soutenir le déploiement de l’informatique mobile.

Comment les banques se sont adaptées ?


Informatique mobile
Il y a vingt ans, les gens signaient des chèques et savaient que cela prendrait quelques jours pour qu’ils soient encaissés. Si une personne voulait savoir si un chèque avait été débité il devait communiquer avec sa banque en se rendant dans une agence où un guichetier était à même de vérifier l’état de son compte et lui fournir la liste des dernières opérations enregistrées. Inutile de vous dire que ceci n’était pas extrêmement fréquent. Aujourd’hui, avec les services bancaires mobiles, il est fréquent que les gens vérifient leurs comptes des dizaines de fois par jour à partir de leurs smartphones. Le volume de transactions subit donc une explosion sans précédent.

La génération précédente des applications bancaires n’avait pas du tout été conçue pour absorber un tel volume de transactions. Si rien n’avait été fait il faudrait certainement patienter plusieurs minutes, dans le meilleur des cas, pour obtenir l’état de son compte depuis son mobile ou son ordinateur personnel. Si le volume des données est trop important, dans le pire des cas, c’est l’application tournant sur l’ordinateur central qui dysfonctionne et n’est plus du tout en mesure de répondre à la requête en raison de l’engorgement de l’application. Tout le monde a déjà essayé d’envoyer un SMS pour le nouvel an à 00h00 précise. Ça serait la même chose.

Le mainframe générateur d’emplois


Les institutions financières ont dû réinventer leurs systèmes à partir de zéro pour répondre aux nouvelles attentes des clients et accéder à leurs données en temps réel tout en maintenant l’intégrité et la sécurité de leurs données. Les banques ont pu s’adapter car elles utilisent des mainframes.

Bien sûr, étant donné le nombre de banques à travers le monde, un grand nombre d’approches différentes ont été prises pour permettre cette mutation de l’informatique bancaire. Mais la seule chose que tous ces projets de modernisation avaient en commun était que la technologie sous-jacente devait rester sur le mainframe. Certains systèmes sont basés sur l’utilisation de MQ-Series, d’autres conservent un noyau CICS. Mais la plupart de ces applications mainframe reposent toujours sur le COBOL ou sur l’utilisation de l’AGL PACBASE.

On pense que le mainframe a généré beaucoup d’emplois à l’époque des grands projets qui étaient les passages de l’An 2000 et de l’Euro. Mais les projets mainframe ne se sont pas limités à ça. L’adaptation à l’informatique mobile continue de générer du travail dans le monde de l’informatique gros-système.

Alors la prochaine fois que j’entends quelqu’un être sceptique quant à la capacité d’intégrer véritablement les applications mobiles au mainframe, je les inviterai à sortir leurs téléphones portables et de vérifier leurs soldes bancaires.
 

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